CHAPITRE XV

Le poste frontière de la Tibétaine fonctionnait toujours et aussi sévèrement que jadis. La Compagnie persistait à vivre comme si le restant du monde ne pataugeait pas dans la glace fondue, ne subissait pas des températures excessives, des tempêtes effroyables et des brouillards épais comme des chapes de laine humide. Les habitants de ces vallées lugubres, ignorées par le Soleil, gardaient depuis toujours une indifférence méprisante envers ceux qui avaient le tort d’habiter dans des régions inférieures, les plaines, les cités sous verrière ou sous coupole. Ils se rendaient tout de même compte que les convois n’arrivaient plus par le seul défilé autrefois accessible et désormais rempli d’une boue solidifiée.

Immobilisée depuis l’aube au poste frontière, Songe découvrait les réseaux de câbles supportant les cabines de téléphérique. Plusieurs voitures suspendues circulaient en convoi. Il y avait des plates-formes, des tombereaux pour le charbon des mines locales.

Tho le bouvier discutait avec les gardes, leur donnait des cigarettes d’opium, des cadeaux. Il devait recevoir, une fois à Evrest Station, dix pour cent de la valeur totale du convoi et, pour encaisser cette prime, il était capable de se prosterner aux pieds des douaniers.

Songe était furieuse contre le chef bouvier pour des raisons très intimes. Pendant des nuits elle avait réussi à détourner ses désirs, grâce à son expérience érotique qu’elle devait à Liensun, l’homme dont elle gardait le regret constant. Tho, d’abord émerveillé, il était habitué aux étreintes rapides et brutales, avait fini par se lasser et, profitant de sa fatigue, l’avait à demi violée. Il avait répandu en elle sa semence et elle devenait folle à la pensée d’être enceinte. Elle était décidée à se venger, ne savait pas encore comment et quand. Elle avait besoin de Tho jusqu’à Evrest Station. La conduite des yaks, la maîtrise des autres bouviers exigeaient une poigne d’acier et Tho avait le sens du commandement. Sur cinquante et une bêtes au départ, il en avait sauvé quarante-trois. Les autres avaient été précipitées dans les abîmes côtoyés, deux avaient dû être abattues pour cause de maladie. Trois avaient mystérieusement disparu, certainement données aux Dacoïts, ces bandits des montagnes qui, disait Tho, les surveillaient et les suivaient depuis des jours. N’empêche que la quantité de marchandises à livrer restait importante.

La jeune femme, trouvant le temps long, s’énerva et grimpa le long de l’escalier de bois très raide, jusqu’à la douane. Au-dessus, en surplomb, menaçant de s’écrouler avec ses poutres de soutien vermoulues, une lamaserie existait depuis toujours. Les eaux usées des moines traçaient de longues rayures sombres et puantes sur la roche d’un blanc gris. Dans le poste elle trouva Tho en train de boire et de rire en compagnie de deux douaniers et d’une douanière très émoustillée et débraillée. Son irruption les contraria visiblement.

— Est-ce que l’ingénieur Fangh est toujours en fonction dans votre compagnie ? demanda-t-elle sèchement.

C’était à tout hasard qu’elle posait cette question. Fangh avait été son amant un temps. Ils s’étaient séparés par la suite, car elle désirait quitter les Échafaudages pour aller commercer à Markett Station et ravitailler les siens grâce au produit de son entreprise.

Le nom de Fangh eut un effet prodigieux et la fille en uniforme se dressa d’un coup, reboutonna sa veste qu’elle avait dégrafée sur une poitrine généreuse, mal contenue dans une chemise de coton.

— Le président Fangh ?

— Dites-lui par téléphone que Songe vient d’arriver à ce poste et demande à le rencontrer.

— Mais on ne peut déranger ainsi le président de la Compagnie.

Le président de la Compagnie Tibétaine ? L’ingénieur avait créé et dirigé les lignes de téléphériques, amélioré les mines de charbon et maintenant il était le patron de la Compagnie ? Il n’avait pas perdu son temps, avait su profiter des circonstances alors que le monde entier crevait autour de lui. Cet îlot sauvegardé du fait de ses vallées profondes, véritables canyons obscurs, faisait mieux que survivre, il était prospère, comme Songe pouvait en juger à certains signes. Les douaniers par exemple avaient de beaux uniformes, paraissaient bien nourris et, sur la table à laquelle Tho était assis, on voyait de la viande de yak, des flacons d’alcools de différentes teintes. Jadis la Compagnie était d’une grande pauvreté.

Le chef de poste décrocha le téléphone, dut parlementer avec plusieurs intermédiaires, mais ne put obtenir que le secrétariat du président. Sans prévenir, Songe lui arracha le combiné et, d’une voix sans appel, demanda à parler au président. Elle donna son nom, expliqua qu’elle arrivait par les sentiers de montagne et n’avait pas l’intention de séjourner plus longtemps au poste de douane.

Elle attendit quelques minutes et obtint Fangh.

— Je te croyais enfuie vers le sud, au pôle, comme tous les gens d’en bas. Tu es revenue dans ton pays d’origine ? Retournes-tu aux Échafaudages ? Certains de tes amis s’y sont réinstallés, arrivés du temps où les trains roulaient. Rejoins-moi à Evrest Station. Je dois te parler.

Elle redescendit vers la caravane de yaks. Tho la rejoignit, fou furieux.

— Tu connais ce type, ce président ?

— Depuis longtemps.

— Tu le suçais, lui aussi ?

— Souvent ! fit-elle.

Il faillit la gifler mais les douaniers arrivaient à leur tour, le reste de la garnison au repos se hâtant de remettre de l’ordre dans leur tenue. Une escorte protégerait la caravane en direction de la capitale, tandis que la voyageuse Songe devait prendre le téléphérique un peu plus loin.

— Toi, dit le chef qui tout à l’heure riait avec Tho, toi tu conduis la caravane jusque là-bas et sans perdre de temps.

Il ne badinait plus et Tho rentra sa fureur, invectiva ses bouviers. Les yaks, lentement, se mirent en route. Songe fut conduite à la station du téléphérique. Déjà le chef de gare avait été informé de la venue de cette voyageuse importante et lui avait retenu une cabine, faisant évacuer tous les passagers déjà installés qui protestaient tout haut. Ce n’étaient pas des Tibétains, d’ordinaire résignés, mais des descendants des premiers émigrés venus du Sud.

Ici on continuait d’utiliser les vieilles expressions de politesse, « voyageuse, voyageur », même si le système ferroviaire avait été remplacé par ces téléphériques. En route vers la capitale, elle fut stupéfaite de l’importance prise par les réseaux de câbles, le nombre de rames, de bennes suspendues qu’elle croisait. Une escorte l’attendait au central d’Evrest Station et ce fut à bord d’une draisine électrique qu’elle gagna le palais présidentiel. Ce n’était plus l’entassement de wagons de jadis, mais des constructions en bois imputrescibles achetés dans le Nord. Peut-être au pays de Djoug qui, le premier, s’était doté de plates-formes lacustres et exploitait d’énormes quantités de troncs d’arbres, échoués sur ses rives avec la fonte de la banquise.

Fangh l’attendait dans son bureau. Il avait forci, mais ça ne lui allait pas trop mal, paraissait fatigué. Il l’embrassa chaleureusement et comme c’était l’heure du repas, l’entraîna vers sa salle à manger privée où le déjeuner était servi.

— Je savais qu’une caravane commandée par une femme se dirigeait vers chez nous. Nous n’avons plus aucun contact avec le reste du monde. Nous avons créé plusieurs centres d’écoutes équipés d’antennes sur les hauteurs, mais nous ne captons que des lambeaux de messages en général. Sauf quelques-uns venant de dirigeables naviguant au-dessus de la Chine, dont dernièrement celui du pape Pie XIII qui essayait de gagner des zones plus clémentes. Il espère s’installer dans l’Antarctique.

— Les Roux sont entrés en guerre contre le Peuple du Chaud et refoulent tous les émigrants.

— Un certain Opérasque a également échangé des messages avec Tharbin du Consortium. Ce dernier vit des jours dramatiques dans son terminal lacustre de la mer Jaune.

Sans attendre, Fangh lui signifia qu’il était au courant des raisons de son séjour et elle n’essaya pas de le détromper. Elle précisa son intention de se rendre aux Échafaudages.

— Un groupe de jeunes s’y est installé. Ils n’ont pu relancer le réacteur nucléaire et se servent d’un alternateur entraîné par une chute d’eau voisine. L’épaisse couche de glace, tout en haut des Échafaudages, est en train de fondre et fournit une force hydraulique suffisante dans une conduite forcée. Ça ne durera pas mais ça leur permet d’effectuer la réparation du réacteur. Ce sont des scientifiques.

— Oui, d’anciens élèves de Charlster.

— Je croyais qu’il les avait entraînés avec lui à China Voksal ou qu’ils étaient partis pour Rocky dans l’Est.

— Ceux-là n’intéressaient pas le vieux savant. Soit ils étaient trop âgés, soit ils ne correspondaient pas à son goût personnel. Mais ce sont d’excellents chercheurs. Charlster, lui, se trouve à Lacustra City et effectue de nombreux vols ascensionnels à bord d’un hydravion, pour calculer l’épaisseur de la couche nuageuse sur ces régions-là, et surtout celle de l’ozone qui, elle, est déchirée ou absente. Cette région va certainement griller.

— Que viens-tu faire ?

— Leur proposer de travailler sur un projet qui viserait à atténuer les effets mortels du Soleil. Nous sommes tous d’anciens Rénovateurs, mais nous constatons que la réalisation de ce miracle tant attendu, la résurrection du Soleil, est différente de ce que nous espérions.

— Tu travailles pour les Aiguilleurs ? Ils cherchent à reprendre le pouvoir, peut-être au prix d’une nouvelle glaciation ?

Elle ne répondait pas, paraissait apprécier la cuisine qu’elle dégustait.

— Tu aurais dû revenir ici sans t’allier avec la Caste. Tu spécules sur la passion scientifique de ces jeunes chercheurs, en supposant qu’ils n’auront pas d’états d’âme ni de scrupules, pourvu qu’on leur fournisse de bonnes conditions de vie, de travail, des appareils performants, des produits rares. Es-tu vraiment consciente de ce que tu es en train de faire ?

— Tu vas m’en empêcher ? Toujours aussi moraliste alors ?

— Réponds d’abord à ma question.

Elle raconta ce qui était en train de se passer dans le reste du monde, citait les évaluations de Charlster, cette prévision qu’un seul humain sur cent surmonterait l’épreuve. Dit que les Roux, à moins d’être exterminés jusqu’au dernier, empêcheraient toute installation sur le continent antarctique.

— Je sais tout cela, mais ce n’est pas une raison pour devenir la complice de la Caste. Elle ne veut qu’une chose, dominer le monde. Elle attendra que la population soit donc éliminée à quatre-vingt-dix-neuf pour cent pour recommencer une conquête de la Terre, et cette fois elle ne laissera rien au hasard. Jusqu’à ces derniers temps existaient des contre-pouvoirs qui la titillaient, voire contrecarraient ses projets. Les Rénovateurs du Soleil, qu’ils soient mystiques ou scientifiques, ont lutté contre les Aiguilleurs des décennies durant. Tu descends de ces scientifiques toi-même. Il y eut Lien Rag et tous ses amis, ces aventuriers qui s’en allèrent sur ce satellite diabolique essayer de libérer le Soleil.

— Ce n’est pas une réussite.

— Un retour trop brutal. Il fallait procéder par étapes.

— Je sais que le satellite était malade, ne fonctionnait plus très bien.

— Tu as des détails sur son retour sur Terre ? J’ai comme l’impression qu’Opérasque va chercher à le repêcher.

— Il est au fond du Pacifique par six mille mètres, peut-être plus. On a recueilli trois survivants mais je ne les ai pas rencontrés. Je l’ai appris juste avant de quitter en catastrophe Markett Station.

Il lui versait un vin fabriqué sous serre qui n’avait pas de bouquet, juste la force de l’alcool grâce à la chaptalisation au sucre.

— Les lamas préféraient une terre plongée dans le froid, recouverte de glaces.

— Ils en sont toujours partisans, pensent que le froid purifie. Le chaud corrompt la matière animale et végétale, don de la nature.

— Avec le froid on ne récolte guère.

— Tu détournes la conversation. Tu vas proposer à ces jeunes scientifiques de t’accompagner ? On dit que les Aiguilleurs installeraient des bases au pôle Nord pour fuir le réchauffement. Je n’ai pas pris de décision à ton sujet. Tu apportes une grosse quantité de marchandises mais tu avais de mauvaises informations sur notre économie. Nous produisons en abondance cette farine, ce riz, cette viande séchée que tes yaks trimbalent depuis des jours. Cette caravane était inutile.

— Elle est destinée à mes amis des Échafaudages.

— Ils ont repris l’élevage des yaks, la cueillette du lichen, mais ils fabriquent aussi de petits appareils astucieux. Ils sont venus ici avec des plaquettes de silicium sur lesquelles ils gravent des semi-conducteurs. Ils nous fournissent donc en matériel électronique et en échange nous les ravitaillons abondamment. Ils achètent aussi du charbon pour chauffer leurs serres, mais je sais qu’ils ont installé des capteurs solaires sur les hauteurs. Toutes les vallées sont à l’ubac. C’est une curiosité locale et la paroi à l’adret est en général inaccessible. Le Soleil reste voilé mais leurs panneaux capteurs sont, paraît-il, extrêmement sensibles à la lumière la plus faible. Je dois t’avouer que je n’aimerais pas les voir partir. Cette colonie est paisible et ces garçons et ces filles se plaisent dans cet univers de recherches intenses. Le plus dur pour eux sont les tâches matérielles mais ils s’organisent.

— Donc tu m’es hostile.

— Je ne suis pas un dictateur, je suis un président élu et je ne pense qu’au bien-être de la population. Je vais te laisser aller là-bas. Tu discuteras avec eux. Tu verras ce qu’ils te répondent, ce qu’ils décideront. Je crois que nous nous sommes éloignés fortement l’un de l’autre. Tu as été entraînée par l’excitation des affaires, de l’argent gagné facilement et du pouvoir qu’il donnait à l’époque. Cette excitation t’a paru préférable à l’amitié, à la culture et même aux émois d’une vie amoureuse, je suppose.

— Que crois-tu ? se fâcha-t-elle. Que j’ai vécu comme une recluse ? J’ai eu des amants.

— Liensun ?

— Lui et d’autres.

La pensée que Tho l’avait peut-être engrossée la rendit soudain moins agressive. Si elle faisait un jour un gosse, elle choisirait librement son père.

— Je t’ai aimée, dit-il, seulement mes ambitions étaient ici.

— Tu as bien réussi. Je ne pensais pas que les lignes de téléphériques prendraient une telle expansion. Ce sont maintenant de grands convois qui circulent.

— Nous avons entièrement remplacé le train sauf dans les cités où restent draisines et tramways. Nous n’utilisons plus le mot de station. Ici c’est simplement Evrest.

— Vous dites toujours « voyageur, voyageuse ». De quoi faire plaisir à ces Aiguilleurs que tu détestes.

— C’est vrai. Mais c’est sans importance. Je crois que tu devras attendre demain pour rejoindre les Échafaudages, car nous avons des réparations en cours dans la Vallée des Morts.

— Ne peut-on pas faire le détour par la Vallée heureuse ? demanda-t-elle, avec une douceur d’hypocrisie mesquine.

— Ce sera plus long. En fait, je pensais que nous pourrions dîner encore ensemble ce soir. Discuter encore.

— Dîner seulement ? Discuter ?

— Tu es toujours aussi brutale. Sans nuances.

— Sans féminité insinues-tu ? Je pense surtout à un bon lit, à une salle de bains bien équipée. À Tangri-Nor il n’y avait qu’un sauna et je rêve de baignoire où je risque même de m’endormir. Le voyage fut pénible.

— Veux-tu que je m’occupe du transport de ces marchandises et de ces yaks jusqu’aux Échafaudages ? Le troupeau est presque trop important pour que la colonie puisse l’accueillir en entier. Ils devraient sacrifier trop de temps à la cueillette du lichen, même si celui-ci est abondant depuis que nous disposons de plusieurs fabriques d’herbe.

— Liensun, du temps d’Helmatt, avait relancé la première de ces fabriques, une serre de production perfectionnée. C’était aussi un scientifique, ce Helmatt ? Un dictateur surtout ?

— Il aurait disparu dans l’explosion de cette usine à herbes justement, mais jamais on n’a retrouvé son corps, et ici court une légende comme quoi il aurait échappé à la mort et se serait réfugié dans une caverne, tout en haut d’échafaudages vertigineux et pourris. Les gens d’ici aiment bien les histoires de ce type, et nous avons des équipes de vidéo qui en tournent pas mal chaque année. Elles ont beaucoup de succès. Un mélange de fiction et de légende.

— Tu es sûr que je ne peux emprunter la Vallée des Morts ce soir même ? insista-t-elle avec un sourire ambigu.

— Tu peux téléphoner aux différentes stations. C’est une ligne principale où l’acheminement du charbon est prioritaire. Les cabines de voyageurs viennent ensuite. Et pour l’instant nous ne pouvons acheminer que le minéral pour nos centrales thermiques.

— Tu peux me montrer ma chambre ?

— Et ta salle de bains ?

Ce fut une femme de chambre qui la conduisit dans son petit appartement. Elle n’avait jamais habité dans un lieu semblable où on se sentait autant en sécurité. Ce n’était pas le grand luxe mais c’était confortable. À Lacustra City, Liensun envisageait d’édifier des hôtels superbes et des immeubles de classe, mais le bouleversement climatique avait tout arrêté.

La femme de chambre lui trouva des vêtements de rechange, des dessous. Elle s’attendait à des articles solides, pratiques et peu élégants et fut surprise qu’on lui apporte des fanfreluches légères de couleur rose.

— On trouve donc ce genre de choses dans les boutiques d’Evrest désormais ?

— Il y a des fabricants, répondit la domestique.

— Mais qu’en pensent les lamas et les croyants ?

La jeune femme parut surprise de cette question.

Visiblement, le puritanisme n’était plus de saison dans la Tibétaine, contrairement à ce que croyaient ses voisins des autres Compagnies.

Lorsqu’elle sortit d’un long bain où elle s’était relaxée, elle revêtit une sorte de sari aux couleurs délicates. Elle aurait bien voulu oublier Tho, ce voyage et toute cette angoisse qui désormais hantait son esprit, la perspective de ces moments équivoques qui s’annonçaient lorsqu’elle serait en compagnie de Fangh. Resteraient-ils sur leur réserve ? Auraient-ils la nostalgie des amours d’antan ? Mais n’y avait-il pas une autre ambiguïté chez elle, plus intéressée ? Satisfaire un président de la Tibétaine au moment où elle s’y trouvait en mission ne serait pas un mauvais calcul. N’avait-elle pas souvent agi ainsi pour la réussite de ses propres ambitions ? Avec le gros Tharbin par exemple, gros poussah essoufflé qu’une caresse habile satisfaisait vite. Et ce regret sentimental qu’elle avait de Liensun, était-il d’une grande sincérité ? N’avait-elle pas souvent mélangé le plaisir et celui plus intéressé de la réussite personnelle ? Il avait fallu ce crétin de bouvier pour la contraindre par la force. Elle ne chercherait pas à se venger de lui, souhaitait simplement qu’il ne s’attarde pas dans la Tibétaine et retourne au plus vite à Katmandu Station. Qu’elle n’entende plus parler de lui. Sans cet imbécile, l’avenir s’annoncerait de façon moins sombre qu’elle ne l’avait craint.

 

L'avenir des Dupes
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